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DU CANADA.

ses alliés à joindre leurs forces aux siennes. De la Durantaye et de Luth, chargés de cette négociation, eurent beaucoup de peine à décider les tribus des lacs à prendre part à une attaque combinée ; ils n’y auraient peut-être pas réussi sans le célèbre voyageur Perrot, dont l’influence sur ces peuples fit triompher les raisons d’ailleurs plausibles qu’on leur présentait. La Durantaye partit pour Niagara avec deux cents Canadiens et cinq cents guerriers, Hurons, Outaouais, Outagamis et autres Indiens du Michigan ; il devait y trouver le gouverneur avec les troupes parties de Québec et de Montréal. Mais l’on peut juger du mécontentement de ces différentes peuplades, qui n’avaient marché qu’à contre cœur, lorsque loin de trouver M. de la Barre au rendez-vous, elles apprirent quelques jours après que la paix était faite avec les Iroquois. Elles s’en retournèrent le cœur plein d’un dépit qu’elles ne cachaient guère, quoiqu’on leur assurât que le traité leur était favorable.

On va voir à quelles conditions cette paix fut conclue. Les troupes avaient ordre de s’assembler à Montréal où le gouverneur arriva bientôt ; mais au lieu de partir sur le champ pour se rendre à un point donné dans le voisinage du pays à attaquer, et delà, après avoir été joint par ses auxiliaires, fondre sur les