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HISTOIRE

ne le surprissions pendant leur absence, et qu’ils se plaignaient d’avoir été attaqués par les Mascontins et les Miâmis, fiers de notre protection ; que les cinq cantons avaient resserré leur alliance entre eux dans l’appréhension d’une rupture, et que les Mahingans leur avaient promis un secours de douze cents hommes, et les Anglais un plus considérable encore avec toutes sortes d’armes et de munitions ; qu’ils avaient déjà attaqué les Miâmis ; que les Tsonnonthouans refusaient, sous divers prétextes, de livrer les mille peaux de castor, premier terme du paiement de l’indemnité qu’ils devaient aux Français ; enfin, qu’ils prétextaient encore plusieurs autres raisons de ne pas descendre à Québec pour prendre avec le gouverneur les mesures que pourrait nécessiter la situation des affaires entre les deux nations.

Il n’y avait que quelques jours que le gouverneur avait entre les mains ces lettres, qui lui démontraient d’une manière si irréfragable la fragilité de la base qu’il avait donnée au traité lorsqu’un successeur lui arriva avec six cents hommes de troupe. La nouvelle de la conclusion de la paix, portée par le retour des vaisseaux qui avaient amené à Québec les renforts dont on a parlé tout à l’heure, avait étonné à Paris ; mais les con-