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HISTOIRE

dans ses prétentions sur les terres des cinq cantons, et qu’on devait savoir que les Français en avaient pris possession même avant qu’il y eût des Anglais dans la Nouvelle-York, ce qui était vrai.

Le colonel Dongan n’en resta pas là ; il convoqua une assemblée des députés de toute la confédération iroquoise à Albany, dans laquelle, après leur avoir dit que les Français se préparaient à leur faire la guerre, il les engagea à les attaquer sur le champ et à l’improviste, eux et leurs alliés qui seraient facilement vaincus n’étant point sur leurs gardes, et qu’à tout événement il ne les abandonnerait pas. Le P. Lamberville, qui était chez les Onnontagués, fut instruit de cette délibération ; il se mit aussitôt en frais de combattre les suggestions de l’Anglais dans cette tribu, et cela avec assez de succès ; et après avoir eu parole des chefs de ne consentir à aucune hostilité pendant son absence, il alla faire part de tout ce qu’il savait au marquis de Denonville. Dongan, informé de son départ, en devina le motif et pressa les cantons de prendre les armes. Il voulut aussi armer les Iroquois chrétiens du Sault-St.-Louis et du lac des Deux-Montagnes, et se faire remettre le P. Jacques, frère du P. Lamberville, qui était resté en otage dans le canton d’Onnontagué ;