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HISTOIRE

religion, que par rapport à la guerre ; car, comme dit très bien Charlevoix, il devenait plus difficile de subjuguer entièrement une nation, qu’un coup d’un si grand éclat devait nous rendre irréconciliable et porter aux plus grands excès de fureur ; et des deux côtés l’on courut aux armes.

L’armée campée dans l’île de Ste.-Hélène se mit en marche le onze de juin sur quatre cents berges ou canots. M. Denonville en avait pris le commandement. Les Canadiens, divisés en quatre bataillons, étaient sous les ordres immédiats de Dugué, Berthier, Verchères et Longueuil. Le nouvel intendant, M. de Champigny, qui avait succédé à M. de Meules, accompagna l’armée, qui débarqua le dix juillet à la rivière aux Sables sur le bord du lac Ontario, au centre des ennemis, où elle se forma un camp palissadé. Le même jour, elle fut rejointe par la Durantaye, Tonti et de Luth, qui amenaient environ 600 hommes de renfort du Détroit, et une soixantaine de prisonniers anglais que le premier avait faits sur le lac Huron, où ils les avaient rencontrés s’en allant traiter à Michilimackinac, en contravention au traité conclu entre les deux couronnes[1].

  1. Smith (History of New-York) prétend que cette attaque