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HISTOIRE

trées que ce fleuve traverse depuis Montréal jusqu’à la mer.[1]

Cependant la cause de la colonisation ralliait tous les jours de nouveaux amis et d’utiles défenseurs. À Philippe de Chabot, à qui l’on devait la reprise de ces voyages, vint se joindre Charles de Mouy, sieur de la Mailleraie, vice-amiral, qui s’en montra l’un des plus actifs partisans, et les encouragea de toute son influence. Il obtint pour Cartier des pouvoirs beaucoup plus amples que ceux de l’année précédente, et il lui fit donner trois navires et de bons équipages.

Suivant l’usage à cette époque de fervente piété lorsqu’on commençait quelque grande entreprise, Cartier et ses compagnons implorèrent, avant de s’embarquer, l’aide et la protection du maître de toutes choses. Ils se rendirent en corps à la cathédrale de St.-Malo, où, après

  1. « Il y a entre les terres du sud et du nord, environ 30 lieues, et plus de 200 brasses de profond. Et nous ont les Sauvages certifié être le chemin et commencement du grand fleuve de Hochelaga et chemin du Canada, lequel allait toujours en étroississant jusque à Canada ; et puis que l’on trouve l’eau douce au dit fleuve, qui va si loin que jamais homme n’avait été au bout qu’ils eussent ouï, et qu’autre passage n’y avait que par bateaux. Et voyant leur dire, et qu’ils affirmaient n’y avoir autre passage, ne voulut le dit capitaine passer outre jusqu’après avoir vu le reste » des côtes au nord et au sud. Second voyage de Cartier.