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HISTOIRE

rama qui se déploie aux yeux du spectateur qui remonte le St.-Laurent, lorsqu’il aperçoit pour la première fois la capitale de l’empire britannique dans l’Amérique du nord. »

S’il était permis à Cartier de sortir du tombeau et de contempler maintenant le vaste pays qu’il a livré, couvert de forêts et de hordes barbares et misérables, à l’entreprise et à la civilisation européenne, ce spectacle suffirait bien, ce semble, pour le récompenser de ses travaux et des inquiétudes de ses dangereuses navigations.

Impatient de voir Hochelaga dont on lui avait fort exagéré l’étendue, il partit le 29 septembre avec les gentilshommes et une partie des matelots ; il mit treize jours à y parvenir. L’on sait que cette bourgade occupait à peu près l’emplacement où est aujourd’hui Montréal.

À l’apparition du capitaine français et de sa suite, une grande foule d’hommes, de femmes et d’enfans vint au devant de lui et le reçut avec les marques de la plus grande joie. Le lendemain, il entra dans la bourgade suivi des gentilshommes et des marins qui n’étaient pas restés à la garde des embarcations, tous vêtus de leurs plus beaux habits. Elle se composait d’une cinquantaine de maisons en bois de 60 pas de longueur sur douze ou quinze de largeur, et