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DU CANADA.

couvertes d’écorces cousues ensemble avec beaucoup de soin. Chaque maison contenait plusieurs chambres distribuées autour d’une grande salle carrée, où toute la famille se tenait habituellement, et où se faisait aussi l’ordinaire.

La ville était entourée, d’une triple enceinte circulaire de palissades, percée d’une seule porte fermant à barre. Des galeries régnaient au haut de cette enceinte en plusieurs endroits et au-dessus de la porte, avec des échelles pour y monter. Des amas de pierre y étaient déposés pour la défense. Dans le milieu de la bourgade se trouvait une grande place. C’est là où l’on fit arrêter les Français. Après les saluts d’usage parmi ces nations, les Sauvages s’accroupirent autour d’eux. Aussitôt des femmes apportèrent des nattes qu’elles étendirent sur le sol, et y firent asseoir les étrangers. L’agouhanna arriva peu de temps après, porté par une dizaine d’hommes. Une peau de cerf fut déployée par terre, et on le déposa dessus. Il paraissait âgé d’environ 50 ans, et perclus de tous les membres. Un bandeau rouge de fourrure ceignait son front. Après avoir salué le capitaine et ceux qui l’accompagnaient, il exprima par des signes combien leur arrivée lui faisait de plaisir. Comme il souffrait beaucoup, il montra à Cartier les bras et les jambes, le