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DU CANADA.

avait décidé d’y former sans délai un établissement. La difficulté de réunir tout ce qu’il fallait pour l’entreprise, retarda cependant le départ de Roberval ; Cartier prit les devans avec cinq vaisseaux au commencement de l’été de 1541, et après avoir attendu vainement à Terreneuve le gouverneur qui devait le suivre à quelques jours de distance, il continua sa route et vint jeter l’ancre dans l’embouchure de la rivière du Cap-Rouge, à trois lieues de Québec, donnant la préférence à cette rivière sur celle de St.-Charles, à cause de l’excellente position défensive qu’offre l’élévation d’un de ses bords, qui commande aussi le fleuve très rétréci vers cet endroit.

Il fortifia ce poste et fit commencer les défrichemens tandis qu’il allait inutilement tenter une seconde fois, avec le vicomte de Beaupré, de remonter le fleuve au-dessus du Sault-St.-Louis.

L’hiver se passa assez tranquillement ; mais au printemps les secours qu’on attendait ne parurent point ; et les Sauvages commencèrent à devenir menaçans. Dans ces circonstances Cartier ne vit pas d’autre parti à prendre que de se rembarquer pour la France.

Cependant Roberval n’avait pu faire voile pour le Canada qu’en 1542, avec trois vaisseaux portant 200 personnes des deux sexes et plu-