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DU CANADA.

continent. Le commerce de ces derniers s’élevait à 17 millions de francs par année. Avec de pareils résultats sous les yeux que ne devait-on pas redouter pour l’avenir ? M. d’Iberville avait communiqué ses appréhensions à la cour ; il y avait représenté que les intérêts du royaume commandaient d’arrêter les progrès de rivaux plus souvent ennemis qu’amis ; et qu’en détruisant tous leurs postes de Terreneuve, on y ruinerait leur commerce en même temps que l’on se déferait de voisins trop puissans pour rester aux environs de Plaisance. L’on agréa ses appréciations, en le chargeant d’exécuter le plan qu’il suggérait pour expulser les Anglais de l’île.

Il devait agir de concert avec M. de Brouillan, et l’attaque de leurs postes se faire simultanément par terre et par mer, sous la direction de ces deux commandans. Mais ce dernier ne voulait partager la gloire de l’entreprise avec personne ; et, sans attendre M. d’Iberville, il se hâta de partir avec 9 navires, dont plusieurs appartenaient à des armateurs de St.-Malo, trois corvettes et deux brûlots pour aller mettre le siége devant St.-Jean. Les vents contraires firent échouer son entreprise sur cette ville ; mais il s’empara l’épée à la main de plusieurs autres établissemens, et d’une trentaine de navires le long des côtes. Il en aurait pris