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HISTOIRE

pays inconnus, franchi une foule de rivières, de montagnes et de précipices, et avoir enduré des fatigues incroyables. Cette petite troupe avait reçu ordre de s’emparer de tous les établissemens anglais du fond de la baie, formés sous la conduite de Desgroseillers et de Radisson. Elle s’acquitta de sa mission avec ce courage chevaleresque qu’indiquait déjà une entreprise aussi hasardeuse ; et ces établissemens furent investis et enlevés avec tant de promptitude que les assiégés n’eurent pas le temps de se reconnaître.

Le premier qu’elle attaqua fut celui de la rivière des Monsonis ; c’était un fort de figure carrée, flanqué de quatre bastions et portant quatorze pièces de canon ; elle l’emporta d’assaut sans grande perte. Cette capture fut suivie de celle d’un navire que M. d’Iberville prit à l’abordage.

Le fort de Rupert qui était à une grande distance de celui de Monsonis, fut investi dans le mois de juillet et tomba de la même manière au pouvoir des Canadiens, qui en firent sauter les redoutes et en renversèrent les palissades.

Le chevalier de Troye se mit ensuite à la recherche du fort Ste.-Anne sur la rivière de ce nom (ou de Quitchitechouen). L’on ignorait sa situation ; on savait seulement qu’il était du côté occidental de la baie. Après une