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HISTOIRE

c’est sur lui que le ministère jeta les yeux. M. de Pontchartrain proposa son projet au roi qui l’agréa. Le commandement de l’expédition fut confié au marquis de Nesmond, officier qui s’était fort distingué dans la marine française. On lui donna dix vaisseaux de guerre, une galiote et deux brûlots. En même temps le comte de Frontenac reçut l’ordre de tenir ses troupes prêtes à marcher au premier ordre. Leur destination fut longtemps un mystère dans la colonie.

Le marquis de Nesmond devait se rendre d’abord à Plaisance, pour s’assurer des conquêtes que les Français avaient faites l’année précédente dans l’île de Terreneuve, et pour livrer bataille à la flotte anglaise que l’on disait destinée à s’emparer de toute l’île. Il devait ensuite informer le comte de Frontenac de ses progrès, afin que ce gouverneur pût se rendre avec ses troupes, au nombre de quinze cents hommes, à Pentagoët pour s’embarquer sur l’escadre, qui cinglerait alors vers Boston. Cette ville prise, toutes les côtes de la Nouvelle-Angleterre devaient être ravagées le plus avant que l’on pourrait dans l’intérieur, jusqu’à Pescadoué (Piscataqua). Si la saison le permettait, la Nouvelle-York devait subir le même sort, et les troupes canadiennes, en s’en retournant dans leur pays par cette pro-