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HISTOIRE

naire du 18 septembre. Ce traité que les Anglais traversèrent jusqu’à la fin, fut confirmé le 4 août 1701 dans une assemblée générale tenue avec une grande magnificence dans une plaine sous les murailles de la ville de Montréal. On avait élevé une vaste enceinte dans laquelle un espace était réservé pour les dames et l’élite de la ville. Les soldats furent rangés autour, et treize cents Indiens vinrent prendre place au milieu dans l’ordre qui avait été indiqué. Jamais on n’avait vu réunis des députés de tant de nations diverses. Les Abénaquis, les Iroquois, les Hurons, les Outaouais, les Miâmis, les Algonquins, les Pouteouatamis, les Outagamis, les Sauteurs, les Illinois, enfin les principales nations depuis le golfe St.-Laurent jusque vers le bas Mississipi y avaient des représentans. Cette grande assemblée offrait l’aspect le plus varié et le plus bizarre par l’étrangeté des costumes et la diversité des idiomes. Le gouverneur occupait une place où il pouvait être vu et entendu de tous. Trente-huit députés signèrent le traité définitif. Un Te Deum fut chanté ; un festin, des salves d’artillerie et des feux de joie terminèrent cette solennité qui assurait la paix de l’Amérique septentrionale, et ensevelissait dans le sein de la terre cette hache sanglante qui depuis tant d’années, toujours levée