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DU CANADA.

Donnons comme Canadiens français un souvenir à ces proscrits, à ces hommes qui furent peut-être les concitoyens, les frères, les parens, les amis de nos ancêtres, et qui vinrent comme eux chercher une nouvelle patrie dans ce continent encore sauvage. « Le souvenir, dit un américain, des services distingués que leurs descendans ont rendus à notre pays et à la cause de la liberté civile et religieuse, doit augmenter notre respect pour les émigrans français, et notre intérêt pour leur histoire. M. Gabriel Manigault, de la Caroline du sud, donna au pays qui avait offert un asile à ses ancêtres, $220,000 pour soutenir la guerre de l’indépendance. Il rendit ce service au commencement de la lutte, et lorsque personne ne pouvait encore dire si elle se terminerait par une révolution ou par une révolte. Des neuf présidens de l’ancien Congrès, qui ont dirigé les États-Unis à travers la guerre de la révolution, trois descendaient de réfugiés protestans français, savoir ; Henri Laurens, de la Caroline du sud, le célèbre Jean Jay, de la Nouvelle-York, et Elias Boudinot, du Nouveau-Jersey. »[1]Un autre de ces descendans,

  1. Memoir of the French Protestants who settled at Oxford, Massachusetts, A.D. 1686, with a sketch of the entire History of the protestants of France, by A. Holmes, D. D. Corresponding Secretary : Collection of the Massachusetts Historical Society, vol. II, of the 3rd series.