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DU CANADA.

Français, pour les engager à reprendre les armes ; c’est-à-dire à faire la répétition des scènes dont il se plaignait. Aussi un auteur remarque-t-il avec raison, « que Schuyler était assez instruit de ce qui s’était passé depuis cinquante ans dans cette partie de l’Amérique, pour savoir que c’étaient les Anglais qui nous avaient réduits à la dure nécessité de laisser agir nos Sauvages comme ils le faisaient dans la Nouvelle-Angleterre. Il ne pouvait ignorer les horreurs auxquelles s’étaient portés les Iroquois à leur instigation pendant la dernière guerre ; qu’à Boston même les Français et les Abénaquis qu’on y retenait prisonniers, étaient traités avec une inhumanité peu inférieure à cette barbarie, dont il se plaignait si amèrement, que les Anglais avaient plus d’une fois violé le droit des gens et les capitulations signées dans les meilleures formes, tandis que les prisonniers de cette nation ne recevaient que de bons traitemens de notre part et de celle de nos alliés. »

Nous avons dit que le fort de la guerre se porta sur les provinces voisines du golfe. M. de Brouillan, gouverneur de Plaisance, avait remplacé en Acadie le chevalier de Villebon mort au mois de juillet 1700. Il avait reçu ordre d’augmenter les fortifications de la Hève, et d’y encourager le commerce en