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HISTOIRE

une grange qu’à un temple[1]. Telle était la capitale de l’Acadie, titre qu’Halifax, alors simple pêcherie connue sous le nom de Chibouctou, lui a dérobé depuis. Il y avait encore deux établissemens dans cette province, les Mines et Beaubassin. Il sortait beaucoup de blé du premier, situé au milieu d’un sol très-fertile et défendu contre la mer par des digues que l’industrie avait élevées à force de travaux.

L’expédition de l’Acadie coûta £23,000 à la Nouvelle-Angleterre, que le parlement impérial lui remboursa. Le colonel Vetch fut nommé gouverneur du pays et laissé à Port-Royal avec 450 hommes. Cependant il n’était question dans le traité que du fort lui-même et du territoire qui était à la portée de son canon ; M. Nicholson prétendit qu’il embrassait toute la province, M. de Subercase, Port-Royal seulement. L’un et l’autre envoyèrent des députés au marquis de Vaudreuil. Le député anglais, le colonel Livingston, se plaignit en outre à ce gouverneur des cruautés qu’exerçaient les alliés des Français, et le menaça, s’ils continuaient leurs hostilités contre les

  1. État de l’Acadie en 1710 tel que décrit par un Français à un Jésuite : The travels of several missionaries of the society of Jesus, etc.