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DU CANADA.

d’une extrémité jusqu’à l’autre pour la défense de ce noble esprit de nationalité qui fait la véritable grandeur des peuples.

Après la prise de Port-Royal, le colonel Nicholson était retourné à Londres pour la deux ou troisième fois, toujours pour solliciter la métropole d’entreprendre la conquête du Canada, qui était le grand boulevard des Français dans l’Amérique continentale. Le colonel Schuyler y avait été envoyé l’année précédente, par la Nouvelle-York, dans la même vue de représenter au gouvernement la nécessité absolue de faire cette conquête. Cinq chefs iroquois l’accompagnaient. Dans un discours prononcé devant la reine Anne, ils l’assurèrent de leur fidélité, et demandèrent son secours pour subjuguer leur ennemi commun, le Français. La Grande-Bretagne pensa qu’il ne serait pas prudent de se refuser à une entreprise demandée avec tant d’ardeur et tant de persistance ; prévoyait-elle alors que les Français, priés à leur tour par eux, aideraient ces supplians importuns à la chasser plus tard, elle aussi, du Nouveau-Monde ? M. St.-John, depuis vicomte de Bolingbroke, homme qui avait plus d’imagination que d’esprit, plus de brillant que de solide, était alors ministre. Non seulement il promit des forces suffisantes pour faire la conquête du Canada, mais il s’in-