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DU CANADA.

avec des raisons qu’il faisait triompher sa politique, qu’avec les forces dont il pouvait disposer. Une seule imprudence aurait pu soulever la confédération iroquoise au commencement de la guerre. Par une attitude digne, il conserva le respect de tous les peuples indigènes ; par son calme et sa prudence, il leur dissimula sa faiblesse.

Un instant en 1712, le bruit se répandit que l’Angleterre armait encore une flotte pour assiéger Québec ; cette nouvelle qui se trouva fausse, ne servit qu’à prouver le dévouement des habitans de cette capitale. Le commerce, toujours si généreux et si patriotique, avança cinquante mille écus au gouverneur pour augmenter les fortifications de la ville. C’était une somme très considérable pour le temps. Mais le sort des colonies françaises s’était décidé sur un autre champ de bataille. La guerre en Europe touchait à sa fin. Dès le commencement de 1711 un agent secret de Londres avait été envoyé à Paris. L’année suivante une suspension d’armes qui s’étendait aux colonies fut signée entre la France et l’Angleterre.

Cette révolution dans les affaires avait été amenée d’abord par la disgrâce de la favorite de la reine Anne, la duchesse de Marlborough qui entraîna les whigs dans sa chute ; et ensuite par la mort de l’empereur Joseph II, qui eut pour