Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
271
DU CANADA.

établissent des manufactures, des verreries, ouvrent des mines, construisent des navires et n’ont jamais regardé les pelleteries que comme un accessoire. Nous devons les imiter et nous livrer à un commerce plus avantageux et plus durable. Comme eux encourageons l’exportation des viandes salées, des bois de toutes sortes, du goudron, du brai, des huiles, du poisson, du chanvre, du lin, du fer, du cuivre, &c. À mesure que le chiffre des exportations s’élevera, celui des importations suivra une marche ascendante proportionelle ; tout le monde sera occupé, les denrées et les marchandises seront abondantes, et par conséquent à meilleur marché ; cette activité attirera l’émigration, augmentera les défrichemens, développera la pêche et la navigation, et répandra enfin une vie nouvelle dans tous les établissemens de cette contrée aujourd’hui si languissante. Ils démontraient par un raisonnement parfaitement conforme aux meilleurs principes de l’économie politique moderne, les avantages qui résulteraient de cet état de choses pour la France elle-même ; car qu’on ne dise pas, ajoutaient-ils, que si le Cap-Breton tire du Canada une partie de ses denrées que la France peut lui fournir, c’est autant de défalqué du commerce du royaume ; celui-là achètera d’autant plus de marchandises françaises qu’il vendra de