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DU CANADA.

et l’ennemi partout rompu, fut complètement défait après avoir essuyé de grandes pertes.

Le bruit de l’arrivée et de la victoire de M. de Ligneris se répandit au loin en un instant. Toutes les tribus prirent la fuite, et celle des Outagamis une des premières. On se mit à sa poursuite ; on remonta la rivière aux Renards jusqu’à sa source, l’on s’avança jusqu’à la dernière bourgade de cette nation, sur une rivière qui tombe dans le Ouisconsin, à une trentaine de lieues du Mississipi. L’on trouva partout les villages déserts. Ne pouvant atteindre les habitans, l’on assouvit sa rage sur leurs villages et sur les dépôts de maïs qu’ils avaient laissés derrière eux ; le pays fut partout ravagé afin de leur ôter tout moyen de subsistance. Pas une bourgade, pas une cabane, n’échappa à la flamme. Cette irruption brusque et dévastatrice rendit, du moins pour quelque temps, la paix à ces contrées, et la sûreté aux communications entre le Canada et la Louisiane, qu’il entrait dans le plan de la France plus que jamais de rapprocher et de tenir unis.

Tandis que le gouvernement prenait ainsi des mesures pour la protection de la Nouvelle-France et de la Louisiane, il ne perdait pas de vue l’honorable mission qu’il s’était imposée, la découverte et l’exploration de tout l’inté-