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DU CANADA.

même que l’on s’était contenté jusque là de côtoyer, et l’on y éleva des comptoirs pour la traite. Alors des spéculateurs riches et influens en demandèrent le monopole exclusif, à la condition d’y porter des colons pour établir ces contrées nouvelles, dont l’on pressentait vaguement l’avenir ; ils l’obtinrent, et ainsi fut introduite la domination française sur une portion considérable du Nouveau-Monde.


L’on sait par quelles mains le monopole dont il s’agit a successivement passé en commençant par M. Chauvin, au début du 17e siècle. Placée spécialement sous la protection de ce monopole, la traite des pelleteries fut regardée dans tous les temps comme la branche la plus importante du commerce canadien. Aussi commencerons-nous par elle le tableau qui va suivre. Comme nous venons de le dire, c’est M. Chauvin qui exerça le premier le monopole de la traite d’une manière régulière et systématique. Il paraît que longtemps avant lui, ce privilége avait été accordé à plusieurs personnes, et que même Jacques Cartier l’avait obtenu, mais rien ne constate positivement que le reste des Français s’y soient soumis ; on est plutôt porté à croire le contraire ; car l’on sait que long temps encore après Henri IV, les traitans et les pêcheurs jouissaient