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HISTOIRE

ne rendit aucun profit. Les avances furent faites presqu’en pure perte[1].

Il est difficile d’établir avec précision la valeur annuelle des exportations des pelleteries. Elles étaient en 1667, suivant l’auteur du Mémoire sur l’état du Canada, de 550,000 francs. Elles ont ensuite graduellement augmenté jusqu’au chiffre de 2 millions. D’après un calcul basé sur les droits payés par cette marchandise en 1754 et 1755, fait par ordre du général Murray[2], elles seraient tombées dans la première de ces deux années au chiffre de 1,547,885 livres, et dans la seconde à celui de 1,265,650 livres. Mais on ajoute que les régistres de douane d’où l’on avait tiré ces renseignemens, étaient très confus et irréguliers, et que les traitans les plus intelligens étaient d’opinion, qu’année commune le montant des fourrures exportées atteignait près de 3 millions et demi.

D’abord la traite se fit aux entrepôts de la compagnie où les Sauvages eux-mêmes, qui arrivaient à certaines époques de l’année, portaient leurs pelleteries. Après Tadoussac, après Québec, après les Trois-Rivières, Montréal attira seul toutes les fourrures. « On les

  1. Raynal. Régistre de l’intendant.
  2. Governor Murray’s general Report on the ancient government and actual State of the province of Quebec in 1762.