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DU CANADA.

avec les Anglais, c’est-à-dire en 1748. Alors Louis XV établit par un édit un tarif général qui frappa d’un droit de 3 pour cent toutes les marchandises entrantes ou sortantes. Il y fut fait cependant des exceptions importantes en faveur de l’agriculture, de la pêche et du commerce des bois. Ainsi le blé, la farine, le biscuit, les pois, les fêves, le maïs, l’avoine, les légumes, le bœuf et le lard salés, les graisses, le beurre, etc., furent laissés libres à la sortie ; les denrées et marchandises nécessaires à la traite et à la pêche dans le fleuve St.-Laurent, à l’entrée et à la sortie ; les cordages et le sel à l’entrée ; les chevaux, les vaisseaux construits en Canada, le bardeau, le bois de chêne pour la construction des navires, les mâtures, le merrain, les planches et les madriers de toute espèce, le chanvre et le hareng salé, à la sortie. Ces exceptions étaient comme l’on voit très étendues et toutes dans l’intérêt de l’agriculture et des industries mentionnées plus haut. Sur les représentations des habitans, le roi décida encore que ce tarif n’aurait d’effet qu’après la guerre.

Ainsi de 1666 aux dernières années de la domination française en Amérique, les marchandises et les produits agricoles ne payèrent aucun droit d’entrée et de sortie ni en Canada, ni en France, excepté les vins, eaux-de-vie, guildives et le tabac du Brésil. Les restrictions