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DU CANADA.

Bridgeman, attaqué par M. de Léry, était aussi tombé en son pouvoir. Les frontières de Boston à Albany n’étaient plus tenables, les forts avancés furent évacués et la population alla chercher une retraite dans l’intérieur des villes[1] ; n’osant elle-même faire ce genre de guerre, elle ne put réussir qu’à engager quelques Agniers à faire des irruptions insignifiantes dans le gouvernement de Montréal. Tel était l’état des choses en Amérique.

À Paris le ministère français ne fut pas découragé par les désastres de la flotte du duc d’Anville ; et malgré l’immense infériorité numérique de la marine française comparée à la marine de la Grande-Bretagne, il résolut non seulement de reprendre l’expédition que les élémens et le fléau d’une contagion avaient interrompu d’une manière si funeste l’année précédente, mais encore d’envoyer un armement dans les Indes pour soutenir les succès que M. de la Bourdonnaie venait d’y remporter, en battant l’amiral Peyton et en enlevant Madras sur la côte du Coromandel. En conséquence deux escadres furent équipées à Brest et à Rochefort ; celle du Canada, la plus considérable des deux, fut mise sous les ordres de l’amiral de la Jonquière, qui s’était opposé

  1. Documens de Paris.