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DU CANADA.

maintenant inévitable, quoique l’on parlât encore de paix. La victoire que M. de Villiers venait d’obtenir, fut le premier acte de ce grand drame de 29 ans, dans lequel la puissance française et anglaise devait subir de si terribles échecs en Amérique.

Cependant que faisait la commission des frontières à Paris ? Tandis « que toutes les colonies anglaises, dit le duc de Choiseul, se mettaient en mouvement pour exécuter le plan de l’invasion générale du Canada, formé et arrêté à Londres, les commissaires britanniques ne paraissaient s’occuper que du soin de concourir avec ceux du roi à un plan de conciliation ». Mais le duc de Choiseul et les autres membres du ministère français, ne pouvaient être encore les dupes de cette politique. Ils avaient remarqué la persistance des Anglais à vouloir pénétrer dans la vallée de l’Ohio, et c’est en conséquence de cette persistance et de l’agitation observée parmi les Indiens, qu’ils avaient eux-mêmes ordonné en 1742 et 3, d’y faire passer des forces et d’établir des forts formant chaîne du lac Érié à cette rivière, et en 1754 de rejeter le colonel Washington au-delà des Apalaches. La Grande-Bretagne ne laissait plus à ce qu’il semblait ses commissaires à Paris que pour conserver les apparences aux yeux de l’Europe et