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DU CANADA.

lions 340 mille francs. La rumeur publique signalait des abus, des dilapidations considérables ; mais le silence des chefs et des autres officiers civils et militaires, les préoccupations du ministère, la vivacité de la guerre ne permettaient point de faire faire une investigation pour le présent. L’on se borna à des recommandations d’économie et de retranchement auxquelles les besoins croissans de la guerre ne permettaient pas de se conformer. On avait prié avec instance d’envoyer des vivres. Le nouveau ministre, M. de Moras, se hâta d’expédier 16,000 quintaux de farine et 12 tonneaux de blé, indépendamment des approvisionnemens que le munitionnaire Cadet avait demandés, savoir : 66,000 quintaux de farine. L’ordre fut transmis en même temps de tirer des vivres de l’Ohio, des Illinois et de la Louisiane. Les secours de France n’arrivèrent que fort tard malgré leur départ hâtif, et en petite quantité, la plupart des navires qui les portaient ayant été enlevés en mer par les ennemis et les corsaires. Ils ne commencèrent à paraître que vers la fin de mai. Ce retard avait très inquiété le gouverneur, qui, appréhendant quelque malheur, avait successivement expédié trois bâtimens en France depuis l’ouverture de la navigation pour presser l’envoi. Le 16 juin il n’y avait encore d’arrivées