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HISTOIRE

rivage dès lors ne fut plus tenable. Ils furent tournés, débordés par les ennemis qui les prirent en flanc et enlevèrent une de leurs batteries. Dans le même instant le bruit courut que le général Whitmore était débarqué au Cap-Blanc et qu’il allait couper de la ville les 2,000 soldats de l’anse au Cormoran. L’on trembla pour Louisbourg, où il n’avait été laissé, comme on l’a dit, que 300 hommes, et l’on s’empressa d’y rentrer, après avoir perdu deux cents tués ou prisonniers dans cette journée funeste, qui décida du sort du Cap-Breton.

Les Français n’eurent plus rien à faire alors qu’à se renfermer dans la place avec peu d’espérance de pouvoir s’y défendre long-temps ; mais ils pensaient qu’une longue résistance aurait au moins l’effet de retarder l’attaque que les ennemis projetaient de faire contre le Canada,[1] et ils refusèrent en conséquence la permission que demandait le commandant des cinq vaisseaux qu’il y avait dans le port de se retirer.

Les assaillans ne perdirent pas un moment de délai. Le 12 juin le général Wolfe, à la tête de 2,000 hommes, prit possession de la batterie du Phare, de la batterie royale et des

  1. Lettre de M. de Drucourt au ministre, du 23 sept. 1758.