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DU CANADA.

vant Raga, elles avaient enlevé Arcate, capitale de la Nobabie. Mais des combats navals livrés à l’amiral Pocock, étaient restés indécis. En Europe, quoique ses succès eussent été mêlés de revers, sa position n’était pas pire. Ses victoires balançaient ses défaites en Allemagne, et le duc d’Aiguillon, ayant rejoint les Anglais qui tentaient depuis quelque temps des débarquemens en France, avait anéanti leur arrière-garde à St.-Cast. Tant d’efforts cependant pour soutenir la guerre sur terre et sur mer dans toutes les parties du globe, avaient achevé d’épuiser le trésor. Pitt le savait, et il redoublait d’énergie pour détruire ou paralyser complètement les forces des Français dans le Nouveau-Monde. Les embarras des finances et l’aspect de l’avenir amenèrent un nouveau changement de ministère à Paris. M. Berryer remplaça M. de Moras au bureau de la marine et des colonies ; le maréchal de Belle-Isle, le marquis de Paulmy au bureau de la guerre ; et le duc de Choiseul, le cardinal de Bernis, à celui des affaires étrangères. Ce changement annonça le triomphe du parti de la guerre à la cour. Mais les affaires militaires n’en réussirent pas mieux ; au contraire, l’on va voir les désastres s’accroître de jour en jour. Quant au Canada, le nouveau ministère parut lui être moins favo-