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HISTOIRE

Le gouvernement britannique, de son côté, n’ignorait point à quel état de détresse le Canada était réduit. Ce fut un motif de plus pour lui de redoubler de vigueur. Il demanda et obtint des communes tout ce qui était nécessaire, hommes, argent et vaisseaux, pour mener à bonne fin l’entreprise glorieuse qu’il avait commencée. Si les progrès faits jusque là étaient peu brillans, du moins ils étaient solides ; le chemin de Québec était frayé, de même que celui de Niagara et du Canada occidental. Les diverses tribus de ces contrées, voulant prévenir le moment de la chute de la puissance française dans cette partie du Nouveau-Monde, et s’assurer de l’amitié de la Grande-Bretagne avant qu’il fût trop tard, avaient signé avec elle un traité de paix dans le mois d’octobre précédent, à Easton, où s’étaient exprès rendus sir William Johnson et plusieurs gouverneurs accompagnés d’un grand nombre des personnes les plus marquantes des provinces anglaises. Ainsi se brisait chaque jour cet admirable système des alliances indiennes commencé par Champlain et organisé par Talon et Frontenac. Le traité d’Easton prépara la voie, suivant Smollett, aux opérations militaires qui furent projetées contre le Canada pour la célèbre campagne de 59.