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HISTOIRE

Charles, qui forme un bassin de 3 à 4 milles de large en arrivant au fleuve et que chaque marée recouvre d’eau l’espace d’un petit mille du côté de Québec et de plus de 4 milles le long de Beauport et de la Canardière. À marée basse le cours d’eau qui descend dans cette vallée est guéable. Cet îlot très escarpé du côté du fleuve, et haut de 100 à 300 pieds, était regardé comme inaccessible surtout dans l’endroit qu’occupait la ville,[1] dont les points les plus faibles en face du port furent garnis de muraille et de palissades et les communications entre les parties hautes et basses coupées et défendues par de l’artillerie. On pensait que des batteries placées sur les quais de la basse-ville et sur l’escarpement de la haute, dont le feu se croiserait sur le port et le bassin, outre qu’elles serviraient à protéger l’accès de la place, seraient suffisantes pour empêcher aucun vaisseau de remonter le fleuve au-dessus. Il ne restait donc plus dans cette hypothèse, qu’à défendre l’entrée de la rivière St.-Charles et à fortifier le rivage de la Canardière et de Beauport jusqu’au sault de la rivière Montmorency, et ensuite le côté droit

  1. « Il n’y a pas lieu de croire, dit l’ordre de bataille du 10 juin, que les ennemis pensent à tenter à passer devant la ville et à faire le débarquement à l’anse des Mères ; et tant que les frégates subsisteront, nous n’avons du moins rien à craindre pour cette partie. »