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HISTOIRE

proposant de faire détruire les forts de Pittsburgh et de Loyal-Hanau si l’occasion s’en présentait. La plus grande fermentation régnait toujours parmi les tribus sauvages de l’Ohio et des lacs, parce qu’il y en avait qui s’obstinaient à tenir pour les Français malgré les traités avec leurs ennemis ; mais les succès des Anglais allaient bientôt donner une solution définitive à tous ces débats, dans lesquels perçaient les doutes, les inquiétudes, les projets des Indiens pour l’avenir. Étourdis par tout ce qui se passait sous leurs yeux, ils se voyaient écrasés par les deux grandes nations belligérantes sans oser les offenser. Le commandant de Niagara eut de nombreuses conférences avec ces tribus sans qu’il en résultât rien d’important. Les cinq nations se rapprochaient complètement des Anglais ; de sorte qu’il ne pouvait avoir de renseignemens exacts sur leurs mouvemens ; et il les croyait encore loin de lui, lorsque le 6 juillet ils arrivèrent dans son voisinage.

Suivant le plan général adopté par l’Angleterre pour les opérations de la campagne, une armée devait aller mettre le siège devant Niagara. Le chef de brigade Prideaux fut chargé de cette entreprise. Il partit de Schenectady le 20 mai à la tête de 5 bataillons, dont 2 de troupes réglées, un détachement d’artillerie et