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DU CANADA

ces heureuses circonstances pour jeter son armée à terre dans l’anse du Foulon et s’emparer des hauteurs voisines. Afin de mieux cacher son dessein aux Français, il donna des ordres d’une part pour qu’un grand nombre de barques fissent des mouvemens en face du camp de Beauport comme s’il s’agissait d’opérer une descente, et de l’autre, pour que les vaisseaux restés au Cap-Rouge fissent des démonstrations vers St.-Augustin, afin d’attirer l’attention du colonel de Bougainville de ce côté. Ces instructions données, il ne pensa plus qu’à exécuter son entreprise. Le 13, à 1 heure du matin, une partie des troupes anglaises rembarquées de la veille sur les vaisseaux, descendit dans des bateaux plats et se laissa dériver dans le plus grand silence par une nuit noire avec le reflux de la marée le long du rivage jusqu’au Foulon, les officiers parlant français ayant été choisis pour répondre au qui-vive des sentinelles, qui, dans l’obscurité, laissèrent passer ces bateaux croyant que c’était le convoi de vivres attendu. Les vaisseaux de l’amiral Holmes les suivaient à 3 quarts d’heure de distance avec le reste des troupes. Rendus au point indiqué les Anglais débarquèrent sans coup férir. L’infanterie légère, en mettant pied à terre avec le général Wolfe à sa tête, s’empara du poste qui défen-