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HISTOIRE

Afin d’empêcher l’ennemi de pénétrer le dessein que l’on avait formé, et encore plus de soutenir le courage des habitans et de fatiguer la garnison anglaise, l’on tint des partis dehors tout l’hiver.

Le général Murray ne négligeait rien de son côté pour se mettre en état de repousser toutes les tentatives jusqu’à la campagne suivante. Il était abondamment pourvu d’artillerie et de munitions de guerre et de bouche, et commandait les meilleures troupes de l’Angleterre. Il ne fut pas plutôt établi dans la ville qu’il adressa une proclamation aux Canadiens pour leur représenter l’inutilité d’une plus longue résistance et tous les malheurs qui seraient la suite d’une opposition devenue sans objet. Onze paroisses environnantes abandonnées de l’armée française et dont la plupart des habitans, par l’incendie de leurs maisons, s’étaient vu forcés de se réfugier dans les bois que l’hiver allait rendre inhabitables, vinrent faire leur soumission et prêter le serment de fidélité, à l’exemple des habitans de Miramichi, Richibouctou et autres lieux du golfe St.-Laurent, qui, sur l’avis de leurs missionnaires, avaient fait la leur au colonel Frye, commandant anglais du fort Cumberland à Chignectou. Le général Murray avait porté ses avant-postes à Lorette et à Ste.-Foy, à 2