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HISTOIRE

coup de canon qui tua son cheval, et les troupes restèrent quelque temps sans recevoir d’ordre. Les brigades de la gauche qui arrivaient, voyant les grenadiers engagés dans un combat furieux et inégal, prirent d’elles-mêmes le parti d’aller les soutenir. L’ennemi porta sur ce point une grande partie de ses forces et presque toute son artillerie ; le canon et les obusiers tirant à boulet et à mitraille, labouraient l’espace qu’occupait cette aile, qui s’ébranla sous le feu le plus meurtrier. Les grenadiers remarchèrent en avant, reprirent le moulin après une lutte opiniâtre et s’y maintinrent. Ces braves soldats, commandés par le capitaine d’Aiguebelles, périrent presque tous dans cette journée, où les Français n’avaient que les trois petites pièces de canon qui avaient pu passer le marais de la Suède à opposer aux 22 bouches à feu de l’ennemi.

Pendant que ces événemens se passaient à la gauche, le général de Lévis faisait reprendre par les troupes de la droite la redoute qu’ils avaient abandonnée lorsqu’il les avait fait replier. Les Canadiens de la brigade de la Reine qui occupaient cette redoute et le petit bois de pins sur le bord du cap, avaient repris leur terrain et chargé ensuite le flanc gauche des ennemis avec succès, appuyés par M. de St.-Luc, qui n’avait pu se faire suivre que par