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DU CANADA

vaincu qu’ils feront tous leurs efforts pour regagner ce qu’ils ont perdu. Une flotte est attendue et des renforts nous arrivent. J’invite les officiers et les soldats à supporter leurs fatigues avec patience, et je les supplie de s’exposer de bon cœur à tous les périls ; c’est un devoir qu’ils doivent à leur roi et à leur pays, et qu’ils se doivent aussi à eux-mêmes. »

Il fit ensuite continuer sans relâche les travaux pour augmenter les fortifications de la ville du côté de la campagne ; il fit ouvrir de nouvelles embrasures dans les remparts derrière lesquels campa son armée, et sur lesquels, après que l’on en eût renforcé le parapet élevé dans l’hiver par un remblai de fascines et de terre, furent montées près de 140 pièces de canon, la plupart d’un gros calibre, et prises des batteries du côté du port devenues inutiles. Les projectiles de cette ligne de feu formidable labouraient partout les environs du camp français jusqu’à deux milles de distance. Les assiégeans n’avaient pour y répondre que 15 bouches à feu, avec lesquelles ils avaient dû commencer le siège et qui ne furent en état de tirer, comme on l’a dit, que le 11 mai. La plus grande partie, d’un très petit calibre, fut hors de service en très peu de temps, et bientôt encore le manque de munitions obligea de