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DU CANADA

pagne et la France attaquèrent dans la vue d’en faire un objet de compensation, les préliminaires de la paix furent signés à Fontainebleau le 3 novembre 1762 entre les cours de France, d’Espagne et d’Angleterre, et la paix définitive à Paris entre ces trois nations et le Portugal le 10 février suivant. La France céda entre autres territoires à la Grande-Bretagne le Canada et toutes les îles du golfe St.-Laurent, excepté les îles St.-Pierre et de Miquelon réservées pour l’usage de ses pêcheurs, et à l’Espagne la Louisiane en échange de la Floride et de la baie de Pensacola qu’elle abandonnait aux Anglais, le Mississipi devant former la limite entre les deux nations. La seule autre stipulation qui regarde le Canada fut celle par laquelle l’Angleterre déclara que les Canadiens jouiraient du libre exercice de leur religion. Le silence fut gardé sur l’article de leurs lois, attendu probablement qu’en devenant sujets anglais, ils devenaient participant du pouvoir législatif, tandis que le catholicisme, frappé alors de réprobation par la constitution de l’état, avait besoin d’une stipulation expresse pour devenir un droit.

La Louisiane, qui subissait le sort du Canada, n’avait pas été conquise. Elle avait joui même d’assez de tranquillité pendant tout le temps de la guerre. Depuis 1731, où nous