Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
305
DU CANADA

Angleterre, malgré les efforts de ses plus grands jurisconsultes ; et cette abolition était faite pour assurer la protection et le bénéfice des lois du royaume à ceux de ses sujets qui iraient s’établir dans la nouvelle conquête.[1]N’était-ce pas renouveler l’attentat contre les Acadiens, s’il est vrai de dire que la patrie n’est pas dans l’enceinte d’une ville, dans les bornes d’une province, mais dans les affections et les liens de la famille, dans les lois, dans les mœurs et les usages d’un peuple. Personne dans la Grande-Bretagne n’éleva la voix contre un pareil acte de spoliation et de tyrannie. On privait une population établie de ses lois pour une immigration qui n’avait pas encore commencé.[2]

Murray fut en même temps nommé gouverneur-général en remplacement de lord Amherst repassé en Europe dès l’année précédente, et qui peut être regardé comme le premier gouverneur anglais de ce pays, Gage,

  1. « In this Court (the Superior Court) His Majesty’s Chief Justice presides with power and authority to determine all criminal and civil cases agreeable to the laws of England, and to the ordinances of this province. » — Ordon. du 17 sept, 1764.
  2. C’est ce qu’un écrivain osa appeler plus tard un acte de bienfaisance et de politique : Political Annals of Lower-Canada, being a review of the Political and Legislative History of that province, &., by a British Settler. — (M. Fleming, marchand de Montréal.)