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DU CANADA

« L’on doit d’ailleurs se rappeler que le projet du gouvernement et des lois du Canada a été conçu par une cour sage, à une époque paisible et libre de passions particulières ou de préjugés publics. Des principes d’humanité et des vues d’état ont influé sur le choix du plan le plus propre au développement d’une colonie florissante. Ce plan a été amélioré de temps à autre par la sagesse et l’expérience des jours qui ont succédé ; on ne l’a pas laissé tomber en décrépitude ou devenir impropre à l’état progressif de la province. » Cet homme d’état terminait en ajoutant que, quoique les observations qui précèdent pussent être considérées comme justes en général, l’on pouvait supposer néanmoins des circonstances qui exigeassent des exceptions et des restrictions ; mais les changemens imposés par ces circonstances ne devaient se faire que pour des raisons de nécessité positive et insurmontable, que la véritable sagesse ne peut ni négliger ni passer sous silence ; et non pas de cette nécessité idéale que des spéculateurs ingénieux peuvent toujours créer par des suppositions possibles, des inférences incertaines et des argumens forcés ; non pas de la nécessité d’assimiler un pays conquis, en fait de lois et de gouvernement, à la métropole ou à de plus anciennes provinces que d’autres accidens ont attachées