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DU CANADA

mécontentement agitaient tout l’empire. Menacé d’une révolution, le ministère proposa lui-même, appuyé par Pitt et par Burke, de rapporter, en stipulant une réserve de droits, l’acte qui avait allumé la colère des colonies. Les débats où les orateurs des deux partis se surpassèrent par la hauteur et la beauté de l’éloquence, portée alors à son comble dans le sénat anglais, furent très longs ; mais ils se terminèrent à l’avantage des ministres. Pour se populariser davantage, ils firent passer plusieurs lois toutes favorables au commerce colonial, et obtinrent de la France la liquidation des papiers du Canada dûs depuis la cession.

Le rapport de la loi du timbre, reçu avec joie en Amérique, y suspendit quelque temps l’opposition hostile qui s’y était formée ; mais bientôt d’autres difficultés s’élevèrent entre le gouverneur et l’assemblée du Massachusetts. Le ministère Grenville était tombé, et Pitt, devenu lord Chatam, était remonté aux affaires. Par une de ces inconséquences qui ne s’expliquent que par l’ambition ou la faiblesse des hommes, les nouveaux ministres, dont plusieurs s’étaient exprimés avec tant de force contre le droit de taxer les colonies, surtout lord Chatam, proposèrent en 67 d’imposer le verre, le thé, le papier, etc., importés en Amérique. Leur proposition fut convertie en loi ;