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DU CANADA

cette importante matière par les principaux fonctionnaires de cette colonie, ainsi que par le Bureau du Commerce et des Plantations et les officiers de la couronne en Angleterre ; enfin les requêtes des colons eux-mêmes, français et anglais, pour demander un meilleur gouvernement, et la prétention mise en avant par ces derniers d’exclure les catholiques des emplois publics et des chambres ; prétention qui a été, comme nous l’avons déjà observé, la cause de la lutte et de la rivalité de races qui existe en ce pays, et qui n’a fait que donner plus de vitalité à la nationalité franco-canadienne. Toutes ces pièces avaient été soumises aux délibérations du conseil d’état. Dès 67 la chambre des lords avait déclaré qu’il était nécessaire d’améliorer le système gouvernemental du Canada. Le Bureau du Commerce avait même appelé auprès de lui le gouverneur Carleton pour s’aider de ses lumières et de ses pensées dans la nouvelle voie qu’il voulait prendre. En 1764 l’esprit du gouvernement anglais était complètement hostile aux Canadiens ; en 74, les choses avaient changé ; ses préjugés s’étaient tournés contre les Américains et les chambres d’assemblées coloniales. L’intérêt triomphait de l’ignorance et de la passion. L’abolition permanente des anciennes institutions du Canada devait avoir