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DU CANADA

caines dans le parlement impérial, étaient précisément ceux qui demandaient avec le plus d’ardeur l’asservissement politique des Canadiens. Fox fut le seul dont la noble parole s’éleva au-dessus des préjugés vulgaires et nationaux. « Je suis porté à croire, dit-il, d’après toutes les informations que j’ai obtenues, qu’il convient d’établir une chambre représentative en Canada… Je dois dire que les Canadiens sont le premier objet de mon attention, et je maintiens que leur bonheur et leurs libertés sont les objets propres qui doivent former le premier principe du bill ; mais de quelle manière leur assurer ces avantages sans une chambre, je n’en sais rien… Jusqu’à présent je n’ai pas entendu donner une seule raison contre l’établissement d’une assemblée. Nous avons ouï dire beaucoup de choses sur le danger qu’il y aurait de remettre une portion du pouvoir entre les mains des Canadiens ; mais comme des personnes de la plus grande conséquence dans la Colonie sont, dit-on, attachées aux lois et aux coutumes françaises, en préférant un conseil législatif à une assemblée, ne mettons-nous pas le pouvoir dans les mains de ceux qui chérissent le plus le gouvernement français ? Personne n’a dit que la religion des Canadiens put être un obstacle à l’octroi d’une assemblée représentative, et j’espère ne jamais