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DU CANADA

elle pas écrite dans une langue que vous entendez ? – La loi française a donc pour vous toute sorte d’avantages : et les Anglais judicieux, tels qu’il s’en trouve un grand nombre dans la colonie, conviennent qu’on ne pourra nous la refuser avec équité.

« Aussi n’est-ce pas là le point qui choque davantage ces citoyens envieux dans les actes du parlement, dont ils voudraient obtenir la révocation. Le voici ce point qu’ils vous cachent, mais qui se révèle malgré eux. L’un de ces actes non seulement vous permet le libre exercice de la religion catholique, mais il vous dispense de sermons qui y sont contraires ; et, par là, il vous ouvre une porte aux emplois et aux charges de la province. Voilà ce qui les révolte ! voilà ce qui les fait dire dans les papiers publics : « Que c’est un acte détestable, abominable, qui autorise une religion sanguinaire, qui répand partout l’impiété, les meurtres, la rébellion. » Ces expressions violentes nous marquent leur caractère, et le chagrin qu’ils ont de n’avoir point une assemblée, dont ils se proposaient de vous exclure en exigeant de vous des sermens que votre religion ne vous aurait pas permis de prêter, comme ils ont fait à la Grenade.

« Par ce moyen ils se seraient vus seuls maîtres de régler tous vos intérêts, civils, po-