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HISTOIRE

elles étaient presque nominales et donnaient peu de chose. Mais le pays dut s’apercevoir que ce n’était que par politique que l’on faisait partager aux Canadiens quelques-unes des faveurs du gouvernement ; que malgré le changement de constitution, ils continueraient d’être exclus des principaux emplois, et que pour le petit nombre de ceux qu’on leur laisserait, l’on aurait soin de choisir des intrumens dociles, dont la conduite ferait assez voir à quelles conditions leur acquisition avait été faite. Cela parut surtout dans le choix des personnes qui devaient remplir des fonctions judiciaires. Mais à peine le gouverneur avait-il eu le temps de prendre connaissance de l’état du pays, dont il était absent depuis plusieurs années, et de compléter les arrangemens rendus nécessaires par l’acte de 74, que son attention fut appelée vers les frontières et sur la propagande que les Américains cherchaient à faire en Canada, où l’adresse du congrès avait pénétré par plusieurs voies à la fois.

Les grands noms de liberté et d’indépendance nationale ont toujours trouvé du retentissement dans les âmes nobles et généreuses ; un cœur haut placé ne les entend jamais prononcer sans une émotion profonde ; c’est un sentiment vrai et naturel. Le citoyen police de Rome, le pâtre grossier de la Suisse sentent