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DU CANADA

cette époque, le véritable sauveur des intérêts métropolitains dans la colonie.

Le gouverneur, voulant secourir à tout prix St.-Jean, misérable bicoque où une partie de la garnison n’avait que des baraques en planches pour se mettre à l’abri, mais qui était cependant la clef de la frontière de ce côté-là, ordonna au colonel McLean, qui commandait à Québec, de lever des milices et de monter à Sorel, où il irait le joindre. Cet officier arriva au lieu fixé avec environ 300 hommes, la plupart Canadiens, et qui commencèrent aussitôt à déserter. Le gouverneur avait réuni aussi près de lui environ 800 hommes, sous les ordres de M. de Beaujeu ; mais au lieu de descendre à Sorel, il voulut traverser à Longueuil sur la rive droite du St.-Laurent, en présence d’un petit corps d’Américains avantageusement placé ; mais craignant ensuite la défection de ses troupes, il n’osa pas effectuer son débarquement, et après avoir reçu quelques coups de fusils et de canon en passant près du rivage, il se retira, laissant aux mains de l’ennemi les Canadiens et les sauvages qui avaient sauté témérairement à terre sans être sûrs d’être soutenus. Le colonel McLean qui avait reçu ordre en même temps de marcher vers St.-Jean, s’avança jusqu’à St.-Denis ; mais trouvant partout les ponts rompus et les pa-