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DU CANADA

mie occupa toutes les maisons qu’il y avait de cette barrière à la seconde placée dans la rue St.-Jacques, à environ deux cents pas plus loin ; mais une poignée de Canadiens qui s’était jetée en avant, défendit ce terrain pied à pied avec beaucoup d’obstination malgré la grande supériorité des assaillans, qui crièrent plusieurs fois en nommant des citoyens de la ville : « Amis, êtes-vous là ? » et qui, rendus près de la dernière barrière, plantèrent des échelles pour la franchir ; mais le feu des assiégés devenant trop vif, ils les abandonnèrent après avoir perdu plusieurs hommes au pied de cet obstacle, pour se retirer dans les maisons dont ils s’étaient rendus maîtres, et fusiller par les ouvertures. C’est alors qu’un milicien de la ville, nommé Charland, homme aussi robuste qu’intrépide, s’avança au milieu du feu et tira les échelles posées par l’ennemi, en dedans de la barricade. Cette barricade était défendue par le capitaine Dumas avec une compagnie de Canadiens engagée alors avec les Américains qui tiraient des maisons. Les combattans formaient ainsi placés comme un angle, dont le côté parallèle au cap était occupé par les assaillans, et l’autre côté coupant la ligne du cap à angle droit, et s’étendant au fleuve, était défendu par les assiégés ayant une batterie à leur droite. Le feu se