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DU CANADA

d’une enquête devant la chambre des communes en 79 ; mais ses amis politiques y étaient si puissans, et les témoignages lui furent si favorables, que le ministère jugea prudent d’abandonner l’enquête, et le comité qui en était chargé, de s’abstenir de faire rapport. L’on se contenta des raisons que l’accusé voulut bien donner pour se disculper, comme celle-ci : « Les officiers des Canadiens étaient des gentilshommes d’une haute condition dans leur pays ; mais dans lesquels on ne pouvait avoir de confiance. À l’esprit entreprenant et audacieux qui avait distingué ce peuple sous la domination française, avait succédé un attachement pour le toit paternel qu’avaient augmenté l’oubli de l’usage des armes et la longue habitude des jouissances domestiques… Il était difficile de garder les Canadiens sous les drapeaux et de leur faire soutenir au feu les idées de respect que leur conduite dans la dernière guerre avait inspirées à leurs ennemis. » En Angleterre une pareille défense pouvait paraître satisfaisante ; mais l’historien canadien doit repousser les accusations injustes dont les colons sont trop souvent la victime de la part des agens malheureux des métropoles. L’on sait qu’il y avait à peine quinze ans que la guerre dont parle Burgoyne était finie, et que les Canadiens ne pouvaient avoir perdu leurs