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DU CANADA

audiences trimestrielles présidées par les magistrats pour juger les petits délits.

Quant à l’acte des milices, il renfermait plusieurs dispositions tyranniques, contre lesquelles le peuple ne tarda pas à murmurer. Les nouveaux conquérans avaient les idées les plus fausses sur le régime français qui avait existé dans le pays ; ils croyaient que ce gouvernement n’avait été qu’une tyrannie capricieuse et sans frein. Ils ignoraient qu’il était basé sur des lois écrites et des règles qui avaient été consacrées par un long usage, et que le gouverneur et l’intendant étaient obligés de suivre strictement, leurs pouvoirs étant, à cet égard, particulièrement définis. Le conseil législatif, pensant suivre l’exemple de ce gouvernement, se trompa en imposant dans une loi commune des obligations qui n’avaient été exigées des miliciens que par un ordre spécial, donné dans des circonstances extraordinaires et comme pour aller au-devant du vœu public et de la sécurité générale. Ainsi l’on établit un despotisme militaire pur en copiant des temps et des circonstances qui n’existaient plus. L’ordonnance du conseil assujettit tous les habitans de l’âge requis à des services militaires rigoureux, comme à porter les armes hors de leur pays pour un temps indéfini, à faire les travaux agricoles de leurs voisins par-