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HISTOIRE

La motion du duc de Richmond fut perdue.

La passation des deux actes de conciliation, l’envoi de commissaires en Amérique furent inutiles. La guerre continua avec plus d’activité que jamais. L’armée royale fut obligée d’évacuer Philadelphie. À peu près dans le même temps, le comte d’Estaing arriva sur les côtes de la Nouvelle-York avec une escadre française, d’où il adressa aux Canadiens la lettre dont nous avons parlé ailleurs, pour les engager à embrasser la cause de la révolution.

Les succès de la campagne de 78 furent partagés ; mais les dévastations des troupes royales avaient confirmé davantage les Américains dans leur résolution de ne jamais se soumettre à la Grande-Bretagne. L’année suivante ne fut pas plus décisive pour cette dernière puissance ; elle vit les dangers s’accroître autour d’elle ; l’Irlande s’armait et menaçait aussi de se révolter ; l’Espagne, entraînée par la France, se déclarait contre elle ; ses flottes luttaient avec peine contre celles de la France, qui lui prenaient les îles de Saint-Vincent et de la Grenade ; elle ne faisait aucun progrès dans les colonies révoltées, où elle ne pouvait entrer dans une province sans en perdre une autre, et où chacun de ses succès était balancé par une défaite ; elle ne put y poursuivre que le cours de ses ravages, dont le Connecticut fut