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HISTOIRE

Aussitôt que l’agent des constitutionnels à Londres, Adam Lymburner, eût appris que les affaires du Canada avaient été ajournées dans le parlement à la session prochaine, il en informa les comités de Québec et de Montréal qui s’adressèrent sans délai à lord Dorchester pour lui répéter qu’ils persistaient toujours à demander la réforme de la constitution. De son côté, le gouvernement anglais tout désireux qu’il était de se rendre à leurs vœux, était résolu toutefois de prendre les moyens de tenir par des liens invisibles, mais aussi puissans que possibles, les colonies enchaînées à la mère-patrie, tout en leur donnant autant de liberté qu’il serait compatible avec le nouveau système. C’est sur ce principe que fut basé l’acte constitutif de 91. Lord Dorchester après avoir examiné le projet de Grenville, le lui renvoya avec ses observations. À l’ouverture du parlement, le roi appela l’attention des chambres sur l’état de la colonie et sur la nécessité d’en réorganiser le gouvernement ; et bientôt après le chancelier de l’échiquier, Pitt, invita les communes à passer un acte pour diviser la province de Québec en deux provinces séparées, sous le nom de Haut et Bas-Canada, et pour donner à chacune une chambre élective. « Sentant l’importance du sujet, dit ce ministre, j’aurais désiré faire à la chambre une