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DU CANADA

tant insister sur l’observation rigide de la loi anglaise, par laquelle les catholiques ne pouvaient être ni électeurs ni éligibles, le gouvernement eut honte de mettre le pouvoir législatif entre les mains de deux à trois cents aventuriers la plupart d’un caractère équivoque, et il recula devant l’exécution de sa promesse. Les fonctionnaires se soumirent en silence ; mais le commerce, plus indépendant de l’autorité, murmura contre cette faiblesse. De ce moment l’union entre les fonctionnaires et leurs compatriotes devint moins intime, et les premiers se conformant de plus en plus à la politique dictée par la métropole, devinrent plus modérés en apparence, tandis que les seconds se montraient plus violens, afin d’en imposer à l’Angleterre, où ils trouvaient toujours des échos au moyen de leurs relations commerciales. Mais la révolution américaine vint encore les éloigner du but qu’ils voulaient atteindre.

L’acte de 74 passé pour attacher les Canadiens à l’empire, rétablit les lois françaises et mit ce peuple, quant aux droits politiques, sur le même pied que les autres sujets anglais. Cet acte fut adopté malgré les efforts inouïs qui furent faits pour en empêcher la passation ; et une fois passé, il eut l’effet de diviser la population protestante. La classe des fonc-