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DU CANADA.

défrichées, bien loin d’en défricher de nouvelles. Les levées qu’on va en faire dépeupleront encore les campagnes. Que deviendra la colonie ? Tout y manquera, principalement le blé. On avait eu jusqu’à présent l’attention de ne faire les levées qu’après le labour du printemps. Ce ménagement ne peut plus avoir lieu, puisqu’on fera la guerre pendant l’hiver, et que les armées doivent être rassemblées dès le mois d’avril. De plus, les Canadiens diminuent beaucoup ; il en est mort un grand nombre de fatigues et de maladies. Il ne faut, ajoutait l’intendant, compter sur les sauvages qu’autant que nous serons supérieurs, et qu’on fournira à tous leurs besoins. » Telle était la situation des choses à la fin de 1755.

Cependant la deuxième année depuis le commencement des hostilités en Amérique allait finir, et les deux peuples ne s’étaient pas encore adressés des déclarations de guerre formelles. La diplomatie restait toujours saisie des questions en litige. Le 21 décembre, M. Rouillé, ministre des affaires étrangères, adressa à M. Fox une lettre dans laquelle il demandait une réparation éclatante des insultes faites au pavillon français par les attaques dont il avait été l’objet, et déclarait qu’il regarderait un refus comme un dessein de troubler le repos de l’Europe. Le ministre anglais fit une